Je rajoute la suite de la présentation de mon perso car...je ne veux pas donner une image fausse de celui-ci. C'est à dire qu'il est le plus fort et que rien ne l'arrete (quoique...
).
Bonne lecture
Les Pictes avançaient avec précaution, les yeux et les oreilles à la recherche du moindre bruit ou mouvement suspect. Leur chef avait rejoint le Mage Stygien et marchait à présent à côté de lui.
Rogbar, du haut de son poste de guet, attendait le bon moment pour décocher sa flèche.
Il ne voulait pas que sa cachette soit dévoilée dès son premier tir, il fallait qu'il laisse passer la troupe et attendre ainsi, que ses ennemis soient de dos.
L'Aquilonien, n'aimait pas trop cette façon perfide d'attaquer mais, lorsqu'il avait cette répulsion, il se rappelait l'adage qu'affectionnait son Maître d'Armes :
« La Ruse et l'Agilité sont des aptitudes bien utiles quand la Force et le Courage ne peuvent suffire. »
Il suivait la progression de sa future victime, la corde de son arc tendue, le trait meurtrier retenu par ses doigts gantés.
Le moment opportun arriva, le Mage offrait sa nuque au dard d'acier de la flèche.
Rogbar retint sa respiration et...tout à coup, il aperçut, sur la forte branche sur laquelle il s'appuyait pour tirer, deux éclairs blanchâtres.
Une sensation de froid l'envahit et, abandonnant sa cible, bondit sur sa droite tout en se retournant pour découvrir le danger qui se présentait.
Il vit un homme d'apparence chétive, plonger ses deux dagues courbes à l'endroit où se trouvait, une fraction de secondes auparavant, son cou.
L'agresseur, voyant son coup mortel esquivé, rugit et se tourna vers sa proie. L'assassin, car il s'agissait bien d'un de ces Maîtres des Ombres, était entièrement vêtu de noir et son visage était dissimulé derrière un foulard gris, qui ne laissait entrevoir que des yeux étincelants d'une lueur malfaisante.
Rogbar tenta de prendre son épée mais le disciple ne l'entendait pas de cette oreille. Il se rua sur lui et ses lames fendirent l'air telles une tornade d'acier.
La danse funèbre commença au sommet du chêne. Ce lieu, qui peu de temps avant lui avait offert l'intimité pour ses réflexions, allait peut-être devenir sa dernière demeure.
Les dagues de l'assassin cherchaient avec une faim avide, le contact de la chair de l'Aquilonien. Celui-ci n'avait que son frêle arc à opposer à ce déluge de lames d'acier.
Le prédateur était devenu proie.
Son agilité lui permit d'éviter une grande partie des attaques mais le combat durait et les signes de faiblesse apparaissaient, offrant à l'attaquant des opportunités pour le frapper encore plus durement.
A trois reprises, les dagues tranchèrent la peau, là où la protection était insuffisante, une au bras droit et deux au niveau des cuisses. De ces lacérations, pourtant peu profondes, jaillissaient des flots de sang.
L'Aquilonien comprit que son assaillant n'avait pas fait reposer sa réussite sur son simple art du combat rapproché. Il avait trempé ses aiguillons d'acier dans un poison qui transformait un simple saignement en hémorragie.
Ce poison, il le connaissait pour l'avoir utilisé lui-même bien avant. Il était tiré de la diphacinone, une plante qui pousse dans les zones marécageuses du Sud de l'Aquilonie.
Il s'en servait pour chasser le gros gibier. Affaiblir pour mieux tuer. Quelle ironie d'en subir les effets.
Ces effets, il les ressentait peu à peu. Le sang s'écoulait toujours de ses plaies, expulsant à chaque nouveau jaillissement un peu plus de vie, tel le sable d'un sablier. Sa vue commençait à le trahir, ses parades devenaient plus maladroites, ses appuis moins précis. L'odeur âcre du sang chaud mêlaient ses propres effluves aux douces senteurs printanières de la canopée.
Bien qu'affaibli, Rogbar donnait du fil à retordre à son adversaire. Son arc, arme mortelle entre ses mains quand il était à distance, constituait un bien faible rempart face à ces dagues aiguisées.
Il devait tenir, tenir pour ne pas succomber. Il était encore trop tôt pour rejoindre servir la Déesse Mitra.
De la défense il passa à l'attaque, assénant à l'assassin des coups de poings et d'arc. Celui-ci fléchit et pendant quelques instants, fut surpris par ce brusque changement. Rogbar en profita pour prendre son épée et essayer d'inverser l'issue du combat.
Mais il ne put la retirer du fourreau car son assaillant profita de cette vaine tentative pour lui porter un coup de pied au niveau de la poitrine. Le coup, d'une rare violence, le projeta dans le vide. Il tomba comme une pierre, heurtant et brisant des branches dans sa chute.
L'Aquilonien n'entendit alors que le vent sifflant à ses oreilles, il vit la cîme du chêne s'éloigner de lui, les chocs provoqués par les innombrables membres de l'arbre centenaire constituaient autant de coups portés au bénéfice de l'assassin.
Le contact avec le sol fut partiellement amorti par l'herbe touffue et humide dans un bruit mât étouffé par les ténèbres silencieuses de la forêt.
.../...